Qui suis-je?

C’est dans la Vallée du Grézivaudan, reliant Isère et Savoie que j’ai appris à monter à cheval , dans une petit centre équestre associatif qui occupait les écurie du châtelain local. Adolescent, je troquais mes cours d’équitation contre des heures de curage de fumier le week-end.

A 18 ans, le nouveau gérant m’a dit :  « tu as le galop 7, tu as tout compris de l’équitation, si tu veux avancer, il te faut un meilleur cheval ( il voulait dire plus cher!). »  Issu d’un milieu où richesse rimait avec sagesse plutôt qu’avec argent, ma pensée fut celle ci :  “si c’est ça l’équitation, s’il faut être riche pour progresser alors ce n’est pas mon histoire, j’ai besoin de quelque-chose de plus universel.”

Ainsi j’ai arrêté de fréquenter les chevaux … jusqu’à ce que par chance je rencontre Toni del Rosso. Ancien élève de Nuno Oliveira et de Philippe Karl, fervent défenseur du Bauchérisme, champion d’Europe de TREC, il a ouvert un monde dans mon esprit : le monde équestre, avec toute la profondeur de son histoire, de sa culture, avec toute sa richesse, sa complexité et tout l’héritage des ses écuyers. Leurs enseignements nous offrent d’arriver à un niveau très avancé même avec des chevaux modestes. Toni était fier de ses chevaux de peu de moyens qui pourtant m’ont fait gouter aux plaisirs des airs rassemblés, plaisir qui méritait bien d’y consacrer ma vie! A l’époque, il formait des Accompagnateurs de Tourisme Équestre, ce qui m’a permis de lier deux passions : la randonnée et l ‘équitation.Il est mort trop tôt, emporté par une maladie rare. Je suis parti avec un de ses chevaux, mon premier ! Fort de ce qu’il m’avait enseigné bien que ma formation de cavalier fut encore inachevée, j’ai continué de dresser Dragon. Puis l’envie de le présenter s’est faite sentir…

Ce désir latent, suivi d’un apprentissage chez Olivier Courthiade m’ont poussé vers la scène. Ce paysan, muletier, bouvier, féru de zootechnie, écrivain à ses heures et pianiste de surcroît, m’a poussé avec ses mules sur la piste du spectacle historique du château de Foix. Une simple expérience dont j’ai finalement fait un métier pendant dix ans.

Gavarnie, Chateau d’Azay le Rideau, cirque Melem, Terre à Ch’val, Chapiteau, Haras nationaux, Equestria, Tête de Mule… autant de théâtres et de cirques où j’ai œuvré pendant dix ans. Avec Dragon, mes mulets Pachly et Gaspard, mes bœufs attelés Melchior et Balthazar, nous avons parcouru en caravane la France et la Navarre pour offrir des numéros sensibles et joyeux.

A la trentaine, j’ai retrouvé la trace de Philippe Karl. J’ai commencé à suivre assidûment son cours aux instructeurs, d’abord en tant qu’auditeur puis comme élève dès que ce fut possible. C’est une chance d’apprendre avec ce grand Monsieur, de pratiquer une équitation juste, étayée par l’histoire, l’expérience et la science.

Aujourd’hui j’ai la joie d’enseigner ces connaissances et de partager mon expérience avec mes élèves. Mon vœux est de voir grandir le nombre de cavaliers et de chevaux ayant la joie de pratiquer cette belle équitation, celle de l’École de Légèreté.