Bien-être équin et randonnée équestre
Ces dernières années, de nombreuses polémiques autour du bien être des chevaux ont surgi dans le monde équestre. Il est aujourd’hui admis que pour garantir le bien-être de nos équidés (chevaux, mules, ânes), il est impératif de respecter les 3 F :
- Friends : liberté de contact avec d’autres individus,
- Forage : accès à de la nourriture en continu,
- Freedom : liberté de mouvement.
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Je suis toujours surprise de constater que ces 3 F ne sont pas évidents pour tous. Du coup, je me suis dit qu’il serait intéressant de vous partager les coulisses des conditions de vie de nos chevaux.
Notre troupeau est composé d’une douzaine de chevaux et mulets. Ils vivent en extérieur toute l’année dans des milieux très variés. Cela leur offre une grande diversité alimentaire (prairies, fougeraies, estives, forêts) ainsi que des abris naturels adaptés aux conditions environnementales qu’ils rencontrent toute l’année (venté ou abrité, au soleil ou à l’ombre, humide ou sec).
Cette vie en troupeau, au grand air et dans des environnements variés, leur garantie un accès permanent aux fameux 3 F.
Buffet à volonté et sieste dans le foin aux quartiers d’hiver
Mais le souci du bien-être de nos chevaux ne s’arrête pas à leur offrir « simplement » de bonnes conditions de vie. Nous voulons aussi rendre les moments de travail agréables pour eux.
Cela passe en premier lieu par un suivi régulier de leur condition physique. Les équidés sont vus régulièrement par le vétérinaire et bénéficient d’un suivi ostéopathique. De plus, vu les terrains très accidentés et abrasifs que nous parcourons, nos chevaux sont ferrés des quatre pieds en haute saison. En basse saison, ils sont pieds nus.
Grosse sieste au soleil dans les pâturages communaux
L’hiver, les conditions météo en montagne rendent la randonnée à cheval difficile, C’est la saison de repos pour nos chevaux. Nous profitons de ces mois de calme pour passer des moments privilégiés avec eux. Ils gardent une petite activité avec les cours d’équitation proposés par Anatoly, ou avec les balades que l’on s’offre pour le plaisir.
Balade plaisir de l’équipe début mars
Avec le retour des beaux jours, nous veillons à ce que la reprise du travail se fasse progressivement. Vivant en extérieur sur des terrains pentus, ils gardent un certain tonus musculaire mais cela ne nous empêche pas de toujours commencer la saison par des séjours courts et moins exigeants physiquement que les grandes randonnées estivales. Ainsi, nos équidés se remettent en condition à leur rythme.
J’adore les premières randonnées de l’année. Les chevaux sont contents de reprendre le travail et de retrouver les sentiers. J’aime voir qu’ils prennent toujours autant de plaisir à randonner avec nous. D’ailleurs, pour éviter de les lasser, nous évitons au maximum d’enchainer plusieurs fois de suite la même randonnée. Chaque itinéraire n’est parcouru qu’au maximum 5 fois dans l’année.
Fin de journée en estive
Côté matériel, nous avons vraiment à cœur de faire le maximum pour avoir des équipements adaptés à chaque cheval. C’est aussi important que de bien choisir sa paire de chaussure avant de partir en grande randonnée. Nous travaillons avec des selles de randonnée Stubben. Ces selles sont idéales pour la randonnée avec leur surface porteuse plus importante que sur des selles classiques. Ainsi le poids est mieux réparti sur le dos du cheval. Bonus, elles sont également super confortables pour nous humains !
Autre sujet qui cristallise les passions dans le monde équestre : l’embouchure. Notre philosophie concernant le mors est la suivante : c’est un outil de précision utilisé pour avoir un lien privilégié avec la bouche du cheval pour obtenir de la décontraction au travail.
En randonnée, nous n’avons pas besoin d’avoir une telle finesse. Nous sommes le plus souvent rênes longues et les indications de direction peuvent se faire en rênes d’appui ou même simplement avec le poids du corps ou les jambes.
Nous avons donc pris la décision de monter tous nos chevaux sans mors. Outre le confort pour nos chevaux, ça leur permet également de brouter et de boire plus facilement.
Uzeste, le doux géant en licol plat
Enfin, au plus fort de la saison comme durant le reste de l’année, nous veillons à toujours proposer des temps de pause réguliers à nos équidés. Il est important qu’ils ne passent pas plus d’une demi-journée sans manger. On ne va pas se mentir, en général les chevaux picorent toute la journée au fil du sentier. Mais si c’est possible, ils broutent également à midi. Et dans la mesure du possible, les journées se finissent de bonne heure pour leur laisser le temps de manger et de se reposer correctement.
Vous l’aurez compris, plus que de simples animaux de travail, nos équidés sont nos compagnons. Nous avons vraiment à cœur de leur offrir les meilleures conditions de vie toute l’année.
Pour celles et ceux qui voudraient aller plus loin, je vous conseille l’excellent livre de Léa Lansade « Dans la tête d’un cheval » ou son passage dans la Terre au carré sur France inter:
